Spécificité des temps de repos selon la discipline.
Les temps de repos varient considérablement selon la discipline étudiée, car la conception du travail est très différente selon qu'il s'agit d'entraînement haltérophile, d'entraînement de force athlétique ou d'entraînement culturiste.
L'entraînement haltérophile est un entraînement très technique et la vitesse d'exécution entre pour une grande part dans la réussite du geste olympique. Il n'est pas comparable à l'entraînement de powerlifting où technique et vitesse doivent céder le pas à la force pure, durement taxée.
Dans ce dernier cas, les charges employées entraînent un stress nerveux important et endommagent sérieusement l'infrastructure myofibrillaire. Cela peut-être aisément constaté par l'observation comparée d'une séance d'haltérophilie et d'une séance de force athlétique.
Un powerlifter ne travaille jamais à 100% de son maximum, réservant celui-ci pour le jour de la compétition. La périodisation du powerlifter est répartie sur l'année, et les charges employées s'étendent de 50% à 90% du record projeté.
Pendant ce temps, l'haltérophile travaille invariablement avec des charges lourdes comprises entre 90% et 100% du record. Il s'habitue ainsi aux contraintes rigoureuses imposées par un effort maximal. En revanche, séries et répétitions sont en nombre dérisoire par rapport aux séries ultra-longues et aux répétitions ultra-nombreuses de l'entraînement culturiste.
Si l'on s'en tient au seul travail efficace, une séance type du matin ne comporte que 8 doublés, et une séance du soir , 6 simples.
En forec athlétique, les séries sont plus longues et plus nombreuses. Huit séries, dont trois d'échauffement et cinq "effectives" de 5 répétitions sont une moyenne tout à fait banale. Un tel entraînement suppose des temps de repos importants si l'on veut maintenir les charges à u niveau décent.
Les culturistes enfin, ne se soucient guère du poids qu'ils soulèvent. Ils s'attachent plutôt à recueillir des impressions d'ordre musculaire, et à provoquer un gonflement spectaculaire des muscles grâce à un très grand nombre de répétitions effectuées sur un très grand nombre de séries.
Les culturistes ont pour objectif esthétique d'harmoniser l'équilibre des masses musculaires; le rôle ancillaire dévolu à la force est subordonné à cet objectif.
C'est pourquoi les culturistes veillent à épuiser les contractions en raccourcissant au minimum les temps de repos, tandis qu'haltérophiles et powerlifters veillent au contraire à les rallonger au maximum.
Emmanuel Legeard: " Force entraînement et musculation De la théorie à la pratique. Editions AMPHORA. Préface de Jean Texier.